Né spontanément en avril2020 , le collectif LES AMIS DES ARTISTES a atteint son objectif, en déclenchant un élan de solidarité générale pour les artistes.
Si son action manifeste a été de permettre aux artistes plasticiens de continuer de vendre leurs œuvres en soutenant une communauté mise en péril, un peu partout en France, son intervention a ouvertla voie à de profondestransformations sur la perception du rôle des artistes dans notre société soudainement confinée.
La participation de tous les acteurs du marché de l’art a été exemplaire et a souligné le lien indéfectible qui s’est tissé entre les artistes, les amateurs d’art et collectionneurs, les médias, les institutions, les galeries et tous les professionnels qui font vivre l’art en France.
L’acceptation de l’outil numérique sur les réseaux sociaux a été accélérée par les deux confinements ; désormais, il est devenu une composante incontournable du marché de l’art. Les artistes l’ont apprivoisé pour attirer un plus large public vers leurs ateliers et leurs créations. Les galeries et les maisons de vente l’ont largement utilisé, pour augmenter leur impact financier avec des ventes démultipliées .
La plus grande victoire a été la transformation du comportement des acheteurs et collectionneurs, qui ont accepté le numérique et l’ont même plébiscité pour continuer le dialogue avec les artistes qu’ils affectionnent…. Tout en regrettant le contact direct avec l’œuvre.
Les campagnes initiées par Les Amis des Artistes(LADA) ont été un formidable outil pédagogique pour développer l’autonomie des artistes, qui ont pu constater que les réseaux sociaux étaient aussi un levier puissant pour renforcer leur visibilité dans le paysage artistique.
En l’absence d’expositions, de vernissages et de salons, ils ont instauré sur la toile, une vitrine idéale, qui leur ressemble, sans diktat ni contrainte.
LADA a permis à des artistes, de tous horizons, émergents, ou établis de vendre leurs œuvres , en direct par l’intermédiaire d’Instagram, en accord avec leurs galeristes et agents, dans le respect des règles du marché de l’art, en toute transparence.
Les artistes participants ont accepté de reverser 30% du montant de l’œuvre à une « cagnotte » solidaire.
La démarche « œcuménique » du collectif les Amis des Artistes est un des facteurs du succès de cette opération. Ici pas de ligne curatoriale stricte, pas d’idéologie sur l’art de notre temps, pas d’exclusion.
Cette mosaïque de styles, de talents et de techniques a instauré une vision panoramique pour déceler les tendances de la création artistique en France et révéler quelques pépites, qui restent à découvrir.
L’authenticité des motivations des artistes isolés malgré eux dans ce contexte permanent et anxiogène de crise sanitaire est devenu un atout majeur pour proclamer que l’art et les artistes sont une ressource essentielle pour l’équilibre d’une société projetée dans les affres d’une catastrophe planétaire.
Un peu d’oxygène … , c’est le don majeur des artistes qui nous offrent leur vision du monde et partagent avec nous leur regard distancé.
Les collectionneurs, amateurs d’art et amis ont pleinement joué leur rôle de mécènes auprès des artistes qu’ils ont soutenus.
Durant ces deux saisons, les montants collectés ont été attribués à cinq organismes, qui consacrent leur activité au soutien et à la promotion des artistes plasticiens .
Le collectif LADA (Les Amis des Artistes) les a sélectionnés avec un souci d’exigence et de cohérence partagé par tous les membres du comité : la Fondation Antoine de Galbert, le Bureau d’Aide sociale de la Maison des Artistes, le FIMAC avec le lieu de création 100ecs, l’association ARTAGON et pour finir le projet Urgence Artistes Femmes (UAF), mis en œuvre par l’Association des Amis du National Museum of Women (NMWA), qui s’est donné pour mission en France d’encourager la créativité et d’amplifier la visibilité des femmes artistes, qui travaillent hors des structures professionnelles traditionnelles.
A l’heure où le marché de l’art modifie profondément ses paramètres, la bienveillance ayant remplacé la spéculation, avec des actions caritatives qui se multiplient, au profit de causes diverses, il est intéressant d’observer que la générosité et la solidarité pour et entre les artistes sont devenues des valeurs primordiales dans l’univers du marché de l’art.
Le collectif LADA se réjouit de cette évolution, qui permettra à tous de participer à la grande aventure de l’art. De nouvelles initiatives sont en préparation pour 2021, guidées par son engagement auprès des artistes et une croyance indéfectible dans le principe d’intelligence collective, qui est au cœur de sa démarche.
Isabelle de Maisonrouge, qui a lancé le collectif LADA, dès le premier confinement est également Secrétaire Générale de l’AICA France ( Association des critiques d’art ) et membre de cea (association des commissaires d’exposition) précise : «Je crois que nous assistons à l’amorce d’une transformation du marché de l’art .Même si le numérique n’est qu’un outil, il permet par la suite de vraies rencontres. Sans doute les comportements vont changer, avec moins de foires et de vernissages people , moins de bling-bling, et davantage de profondeur. C’est ce que j’espère, ainsi que tous les membres du collectif LADA. »
POUR MEMOIRE
D’avril à Novembre 2020, LADA a réuni plus de 2.000 participants,
400 œuvres ont été vendues sur Instagram pour un total de 180.000€, dont 30%, soit 54.000€, qui ont fait l’objet d’une donation à 5 associations.